La semaine dernière c’était la semaine de l’allaitement, un sujet que j’affectionne particulièrement et dont j’avais envie de vous parler. Comme je suis toujours très bavarde lorsque quelque chose m’intéresse, j’ai décidé de séparer mon article en deux… afin que ce soit plus agréable pour vous ! Cette première partie alliera le côté théorique et pratique pour toute maman ou future maman souhaitant se lancer dans l’aventure (et pour le papa aussi car son rôle est aussi très important). La seconde sera plus personnelle et vous pourrez y découvrir notre histoire d’allaitement, avec ses hauts et ses bas, ses difficultés, ses joies, ses petits et grands bonheur.
Dans cet article, je ne souhaite juger ou faire de leçon à personne. Chaque femme, chaque maman est libre de faire ce qui lui semble le mieux pour son enfant, pour elle. Chacune fait aussi comme elle peut, avec la force, l’énergie, les moyens qu’elle a à ce moment-là. Avec les capacités et les limites imposées par son corps aussi.
Les avantages de l’allaitement, pour votre bébé et pour vous
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Les femmes donnant le sein tout de suite après la naissance de leur bébé souffrent moins d’hémorragies du post-partum
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Le fait d’allaiter vous fait produire des endorphines, parfaites anti baby-blues
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Lorsque vous allaitez, vous consommez de fait 500 calories par jour, ce qui vous aidera à retrouver plus vite votre poids d’avant grossesse. Ce qui vous fatiguera peut-être plus aussi, il faut bien l’avouer 😉
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Le ventre des mamans allaitantes retrouverait plus vite leur forme
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L’allaitement protègerait les mamans des cancers du sein ainsi que de celui des ovaires
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Le lien et la relation avec votre enfant qui est juste d’une puissance incroyable, une fusion totale. Même si bien sûr, ce n’est pas parce qu’on donne le biberon que le lien maman/enfant ne peut pas être fusionnel.
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Le lait maternel est le lait le plus physiologiquement adapté à votre bébé, sans risque d’allergie ou d’intolérance. Il est fabriqué totalement sur mesure et s’adapte en fonction de l’heure de la journée ou de la nuit puisqu’alors les besoins de nos enfants ne seront pas les mêmes (il est plus sucré et aqueux le matin, riche et gras le soir). Il évolue aussi dans le temps même de la tétée, puis au fil des mois lorsque nos petits commencent à manger d’autres choses par ailleurs. ! Je n’ai de cesse d’être fasciné par cette intelligence entre les deux corps : du bébé et de la maman. Quelques données plus précises quant à sa composition : le lait maternel contient assez peu de protéines, il est donc très digeste pour le système digestif des bébés encore immature. Par ailleurs, il est riche en acides gras essentiels, comme l’acide linoléiques, indispensable au développement du système nerveux de nos petits bouts. Et il contient même une enzyme (la lipase) qui va permettre la bonne digestion de ces graisses. Sa teneur en calcium est moindre par rapport aux autres lait animaux, mais celui-ci est assimilable en totalité. Le lactose (l’un de ses sucres) qu’il contient contribue au bon développement de la flore intestinale de l’enfant… flore intestinale si importante dans nos vies et notre santé ! Enfin, il comporte des anticorps IgA (de la maman), ce qui est particulièrement intéressant car le système immunitaire des nourrissons étant loin d’être mature, il ne fabrique encore leurs propres anticorps.
- Un dernier point auquel on pense peut-être moins, mais qui est aussi à noter : le côté pratique du lait maternel qui est toujours à la bonne température, prêt immédiatement et… gratuit !
Les 10 (+1) conseils bienveillants
Après ces quelques points théoriques, je souhaitais surtout en venir à la pratique… Si j’avais 10 conseils à donner à toute jeune maman souhaitant allaiter son bébé, voici ce que je lui dirais afin qu’ils vivent tous les deux cette merveilleuse expérience le mieux possible :
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L’allaitement est la chose la plus naturelle du monde, c’est vrai. Or, naturel n’est pas forcément égal à simple ! Si pour certaines, tout se passe effectivement sans aucune difficulté, il vaut mieux être préparé à ce que tout n’aille pas immédiatement comme sur des roulettes. L’allaitement, ça demande beaucoup de patience et de persévérance, une grande motivation ! D’où l’importance de savoir pourquoi on le fait, de savoir se rappeler nos intentions de départ si l’on traverse quelques passages délicats. Souvenez-vous qu’avec le recul ces moments vous apparaîtrons comme « pas si difficiles » et que cela valait la peine de les dépasser.
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Le deuxième point qui découle du précédent est de ne pas hésiter à demander de l’aide, du soutien, des conseils. MAIS de l’aide à des personnes ayant la même vision que vous de l’allaitement ! Que cela soit votre sage-femme, une amie, une conseillère en lactation peu importe, mais choisissez quelqu’un avec qui vous vous sentez en confiance, soutenue et sur la même longueur d’ondes.
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Ne négligez pas les bonnes positions… passés les premiers jours, et un peu d’assurance gagnée, on peut vite être moins vigilante sur le placement du bébé et c’est là que les crevasse pointent le bout de leur nez !
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Allaitez votre bébé dès qu’il le demande ! Ça c’est LE conseil que j’ai le plus entendu… et malheureusement celui que je n’ai pas réussi à appliquer et qui nous a beaucoup compliqué les choses au début… Parce que oui, en théorie on vous explique qu’un nouveau-né tète à peu près toutes les deux heures, mais que cela peut-être plus ou moins différents. Sauf qu’ici, on était très loin de ce chiffre… Sans compter les premiers jours de mon bébé épuisé, il réclamait ensuite… tous les ¼ d’heures !!! oui, oui, oui ! Une fréquence que je ne pensais juste pas « possible » et je croyais alors que mon petit avait mal, ou était en colère ou que sais-je encore. Non, en fait il réclamait simplement à téter. Je passe sur l’immense culpabilité ressentie lorsque je me suis rendue compte de mon erreur… Hé oui, un nourrisson à physiologiquement besoin de téter ! Que cela soit le sein, une tétine ou votre doigt et plus ou moins bien sûr selon les bébés, mais cela fait partie de leurs besoins primaires. Soyez donc à l’affût du moindre signe (ceux que j’ai appris à décoder par la suite, pour comprendre son besoin avant même qu’il ne demande) vous montrant que c’est le moment pour lui. Même si ce moment revient très souvent, et même si vous avez l’impression de mettre votre bébé au sein toute la journée ! Faites lui confiance et faites vous confiance. Rassurez-vous là encore, plus il va grandir, plus les tétées s’espaceront et vous serez nostalgique de ces moment ! Rappelez-vous aussi que le lait maternel est tellement physiologique et qu’il se digère très rapidement, ce qui veut dire qu’un bébé allaité tétera souvent bien plus fréquemment qu’un bébé nourrit au biberon.
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Reposez-vous autant que possible et demandez que votre entourage respecte ce repos. Les visites de votre merveille peuvent attendre quelques jours que chacun ait trouvé ses marques. Les premiers jours avec un nouveau-né sont déjà fatigants, ça le sera d’autant plus si vous allaitez (mais rassurez-vous, cela en vaut mille fois la peine si c’est votre envie profonde). Dormez pendant que bébé dort aussi, récupérez ! Et demandez de l’aide à votre conjoint pour tout ce qui concerne les tâches quotidiennes de la maison.
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Buvez beaucoup. De toute façon vous verrez, à peine bébé posé au sein, vous ressentirez une sensation de soif ! De l’eau, des tisanes (plutôt fenouil, anis vert, galega, houblon, fenugrec, angélique ou camomille si vous souhaitez stimuler votre lactation… il est d’ailleurs possible de commencer les tisanes dès l’entrée dans le 9ème mois de grossesse). Evitez bien sûr l’alcool, le café et le thé noir, ainsi que les plantes suivantes : persil, cerfeuil, artichaut, asperge, sauge, et menthe.
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Si vous devez/voulez donner du lait en complément à votre bébé que cela soit votre lait ou un autre lait animal… évitez (au moins´ les premières semaines/mois) les biberons qui pourraient amener une confusion aux jeunes bébés ne sachant pas encore forcément bien téter. Boire au biberon est bien plus simple qu’au sein, et le lait sort immédiatement contrairement à l’allaitement où le lait n’arrive dans la bouche du bébé qu’après plusieurs succions. Vous pouvez opter pour des systèmes de pipettes,de seringues ou le fameux DAL (dispositif d’aide à l’allaitement), qui est selon moi le meilleur des systèmes car il encourage le bébé à téter. Il a tout simplement sauvé mon allaitement!
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Si comme moi à vos débuts votre production de lait est un peu faiblarde, pas de panique ! Toutes les mamans allaitantes ont entendu cette fameuse question « tu as assez de lait ? ». Grrrr !! Sachez que ne pas pouvoir produire de lait est un fait rarissime (cela concerne seulement 1% des femmes et il s’agit de problèmes physiologiques précis ). Si à un moment donné vous avez trop peu de lait, la cause est simple : votre bébé ne tète pas assez longtemps et/ou pas assez souvent. Plus vous allez augmenter ces deux paramètres, plus votre production de lait va augmenter, magique non?! Et croyez-moi, je sais de quoi je parle, chez nous ça a été la totale (mais ceci est l’histoire du second article!). Donc commencez par mettre votre bébé au sein aussi souvent que possible (selon sa demande et ses besoins bien sûr, pas question de le gaver !). Faîtes du peau à peau chaque jour, voire plusieurs fois par jour. Buvez les tisanes évoquées ci-dessus. Et… tirez régulièrement votre lait. Entre les tétées ou si votre petit boit déjà beaucoup la journée… désolée… mais il faudra vous relever la nuit. C’est vrai que c’est exténuant mais rassurez-vous, ce n’est l’affaire que de quelques semaines et c’est diablement efficace. En plus, vous aurez de votre lait sous la main si des compléments sont nécessaires à un moment donné, et si non, vous pourrez le congeler pour plus tard. Autre petite note importante : les premières fois que l’on utilise un tire-lait sont déprimantes… par le geste en lui-même déjà, mais surtout car on ne collecte que très très peu de lait. C’est normal, pas d’inquiétude !!! Déjà, la succion n’est pas la même et ensuite votre corps n’y est pas habitué. Plus vous allez tirer, plus vous récupérerez de lait !
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En prévention des crevasses, pensez à hydrater vos bouts de seins après chaque tétée avec un corps gras. Pour ma part, j’ai bien aimé utiliser du beurre de karité bio. Aujourd’hui que mon bébé est plus grand et les tétées beaucoup plus espacées, je ne le fais plus du tout systématiquement. Attention aux coussinets d’allaitement qui gardent bien souvent le mamelon humide, ce qui favorise l’apparition de crevasses. Vous pouvez opter pour des coquilles, qui n’auront pas cet inconvénient, même si elles sont un peu plus inconfortables c’est vrai. A voir selon votre lactation, la forme de votre poitrine et bien sûr si vous êtes sensibles et sujettes à ces désagréments bien douloureux. En cas de crevasse… le remède le plus efficace que j’ai pu tester et de bien loin sont des compresses de lait maternel. Il suffit d’imprégner des disques de coton de votre lait, de les placer sur le mamelon abîmé, et d’enrouler votre buste de film alimentaire… oui je sais, ce conseil est très glamour !! mais si terriblement efficace ça en vaut la peine : en quelques heures, cela suffit à faire disparaître les vilaines.
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Un conseil qui est peut-être à mes yeux le plus important : qu’elles que soient vos décisions, parlez-en toujours à votre conjoint, échangez, communiquez… c’est important, voire indispensable de choisir ensemble. Que chacun exprime son point de vue, ses peurs, ses envies, ses besoins et puisse comprendre celles de l’Autre. Les premiers jours avec un petit sont emplis d’un bonheur incommensurable, mais ils sont aussi teintés de fatigue et d’angoisses toutes nouvelles de parents (surtout si c’est un premier bébé). Pour un allaitement apaisé, le fait d’être soudée avec votre partenaire, de pouvoir compter respectivement sur son soutien sera essentiel, autant physiquement, que mentalement, ou émotionnellement.
- Et un petit bonus pour la route : fuyez toutes les personnes négatives, décourageantes et non respectueuses de vos convictions et de vos envies. La maternité est le début d’un long chemin dans lequel vous allez devoir faire des choix, prendre des décisions, les vivre et les incarner chaque jour. Vous allez donc entendre des avis, des conseils, des jugements, des critiques trèèèès souvent. Vous l’avez sans doute déjà senti durant votre grossesse ?! N’oubliez pas que c’est vous la maman, et qu’avec votre partenaire, vous et vous seuls savez ce qui est le mieux pour votre enfant ! Ne laissez personne vous faire penser le contraire !