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Accoucher en Maison de Naissance (MdN pour les intimes!)

 

Lorsque je vous ai parlé de l’accompagnement global pendant la grossesse, j’avais promis un retour sur mon accouchement en maison de naissance si j’avais la chance de pouvoir y mettre au monde mon enfant. Pour mon plus grand bonheur, les choses se sont déroulées de façon physiologique jusqu’au bout, et toutes les conditions ont été réunies pour que je puisse y accoucher.

Ceci est donc le témoignage de mon expérience en ce jour d’août dernier, à la maison de naissance de Remiremont. Loin d’être une « vérité générale », c’est la façon dont j’ai vécu et ressenti les choses à ce moment-là, et dans les conditions qui furent les miennes. Bien loin de moi également, l’idée de revendiquer que ce type d’accouchement est forcément le meilleur. Il l’a été pour moi, ce jour là. Et je continue de penser avec plus de 5 mois (déjà !) de recul, que c’est une chance et une immense joie d’avoir pu vivre ce moment de cette façon. Après m’y être préparée pendant plus de neuf mois, puisque je savais désirer ce type d’accouchement avant même le début de ma grossesse. Mais encore une fois, nous sommes toutes différentes : de par notre histoire, notre caractère, notre constitution et tant d’autres choses… c’est donc à chacune de trouver et choisir ce qui conviendra le mieux pour ces instants si précieux de Vie, de vos vies.

Il n’y a pas de « mieux » universel, il y a le mieux pour vous, votre bébé, votre mari, votre famille. Et cela vaut d’ailleurs pour tous les domaines de l’existence !

Les mots ont parfois été délicats et difficiles à trouver pour exprimer cette si incroyable intensité émotionnelle. J’ai essayé de poser les plus justes, les plus proches de cette réalité que nous avons vécu. Pour ma part, et contre toute attente, j’ai ressenti jusqu’au bout une grande sérénité par rapport à mon accouchement. Un peu d’appréhension face à cet immense inconnu et je l’avoue la nostalgie à l’idée de cette grossesse merveilleuse et de cette fusion totale avec mon bébé qui allait s’achever. Mais vraiment, pas de peur au ventre (c’est le cas de le dire!) ou de ces angoisses qui vous empêchent de fermer l’œil. Peut être parce que j’ai eu l’impression que comme pour le suivi, nous serions acteurs de ce moment et que nous essayerions (dans la mesure du possible bien sûr) de « subir » un minimum. Au delà de ne pas en avoir peur, je crois même qu’au fond, cette expérience que je m’apprêtais à vivre me réjouissait. Sincèrement. J’étais heureuse à l’idée de vivre ce moment qui, de femme allait me rendre mère. Cet acte universel qui nous relie à l’essence même de notre espèce et à toutes les formes de Vie se trouvant sur cette Terre. Cet acte d’amour d’une puissance extraordinaire et quasi initiatique. Et pour moi, le fait justement de tout ressentir dans mon propre corps, y compris la douleur, faisait partie de cette initiation.

Voici donc un peu « en vrac » les différents aspects de cette aventure. En espérant vous en faire découvrir un peu plus sur ce cadre d’accouchement encore trop méconnu et parfois décrié du grand public ou de certains professionnels de santé.

Avant le jour J

  • un suivi global assuré par deux sages-femmes associées, comme je vous l’avais expliqué ici. Deux personnalités différentes mais tellement attachantes !
  • une préparation adaptée en terme d’explications, de gestion de la (des?!!) douleurs, physiques mais aussi de la gestion psychologique et émotionnelle du moment. Sachant que la maison de naissance suppose de ne pas avoir d’anesthésie :  ce qui implique bien sûr de vouloir tout sentir et ressentir dans son corps, y compris la douleur (des contractions, du passage, de l’éventuelle épisio…) dont on ignore bien évidemment jusque quelle intensité elle va monter. Une préparation impliquant également le papa de façon conséquente et lui faisant part du rôle important qu’il aurait à jouer ce grand jour
  • un projet de naissance construit avec mon mari et discuté avec les sages-femmes (qui aurait aussi pu être présenté dans le cas d’un accouchement en secteur classique au personnel de garde ce jour-là)

Claire Andre Petitdemange Naturopathe Vosges uncategorized 385 385 - Lalignea - Naturopathie & Santé Holistique - Osez, rayonnez et vivez en confiance

Le jour J

  • un travail commencé pour une grande partie au calme, dans mon environnement, à la maison avec mon mari. Guidés patiemment au téléphone par notre sage-femme Stéphanie et ses bons conseils. En terme de positions, de choses à faire/ne pas faire pour s’assurer que le travail était bien lancé, de gestion des douleurs, … Ce qui a permis un départ plutôt tardif, au moment où les contractions devenaient vraiment conséquentes et où une bonne partie du travail était amorcé.
  • après  une auscultation par l’une des sages-femmes de garde pour valider la maison de naissance et appeler « officiellement » ma sage-femme, l’installation en MdN. A Remiremont, elle est intégrée dans la maternité et séparée simplement par une porte et un minuscule bout de couloir des salles d’accouchement classiques. Concrètement à quoi elle ressemble ? A une grande pièce qui n’a rien d’une salle de travail ni même d’une chambre d’hôpital, juxtaposant une autre petite pièce avec cuisine et canapé. De grandes fenêtres sont présentes et en cette chaude et lumineuse journée d’août, la lumière est restée celle de l’extérieur. Il y a également une baignoire à disposition, un lit deux personnes ainsi que ballon et liane en prévision de la gestion des contractions.
  • une liberté totale de mouvement : pas de monitoring en continu mais simplement un contrôle afin de vérifier que tout soit ok au niveau du coeur de bébé et des contractions. Et évidemment pas de péridurale. Ce qui m’a permis de pouvoir déambuler « tranquillement » pendant plusieurs heures dans cette grande pièce et d’alterner les positions à l’aide du ballon, de la liane, en encore debout sur des appuis surélevés.
  • la possibilité de boire et de manger autant que désiré. Pour ma part, il était impossible d’envisager manger quelque chose, par contre, pouvoir boire a été d’une grande aide !
  • des conseils et des gestes de la part de Stéphanie pour m’aider à mieux gérer la douleur, pour mieux pousser… Pour gérer la fatigue et l’épuisement qui s’installe, la sensation qu’on n’y arrivera jamais et que cela n’en finit pas ! Des respirations, positions, massage et points d’appui sur le bas de mon dos, des pensées et images positives, un bain chaud grâce à la présence de la baignoire dans la salle, etc.
  • toujours un infini respect et beaucoup de douceur : que ce soit pour les  vérifications de l’ouverture du col par exemple qui n’étaient effectuées que par notre sage-femme et uniquement avec mon accord
  • la grande liberté de choix : des positions au moment de pousser (accroupi, à quatre pattes, allongé sur le côté, sur le dos… et dans mon cas, je crois en avoir testé un bon nombre…), des décisions à prendre après les quelques difficultés rencontrées (tant que cela n’influait ni sur la vie de mon bébé, ni sur la mienne et qu’il n’y avait pas d’urgence médicale) : épisiotomie ou pas, passage en secteur classique avec extraction instrumentale ou pas, etc.
  • la présence à toutes les sensations de ce qui se passe dans votre corps. L’impression d’être pleinement relié à votre bébé qui est là, que vous êtes en train d’accompagner dans cet incroyable chemin qui va le faire arriver ici-bas, sur Terre. Et la contrepartie évidemment : le fait de ressentir bien sûr toutes les douleurs, dont celles dues aux éventuels actes comme l’épisiotomie par exemple…
  • en plus du soutien et de la présence forte de mon mari : des encouragements, des sourires, de la douceur, du positif,… bref, une attitude rassurante et un soutien continu et infaillible de Stéphanie qui est restée à nos côtés chaque instant, que nous connaissions et qui nous connaissait… Une présence indispensable pour traverser les moments les plus délicats où se mêlent doutes et fatigue extrême !
  • la sensation d’être dans une sorte de « huis-clos », une bulle. Où tout l’émotionnel de l’accouchement est vécu et partagé à quatre : Stéphanie, mon mari, moi et bien sûr notre bébé ! Pas de changement d’équipe, pas d’intervention d’interne ou autre personnel, si ce n’est une auxiliaire puéricultrice au moment de la poussée et de l’arrivée du bébé.

L’après-accouchement

Une fois notre bébé mis au monde et accueilli par Stéphanie :

  • la liberté de choix encore une fois : des soins que nous souhaitions pour notre bébé après son arrivée (pas bain, ni d’aspiration, ni d’administration de vitamine K, etc.), d’attendre que le cordon ne batte plus avant de le couper (ce qui se fait aujourd’hui dans beaucoup de maternité classiques.), etc.
  • la possibilité de le garder en peau à peau longtemps, très longtemps. Evidement parce que tout allait parfaitement bien pour nous. Nous avons eu le bonheur de le garder plus de 4 heures, ce qui a été merveilleux pour tous les trois. Pendant mes soins, c’est avec le papa qu’il est resté en peau à peau juste à côté de moi. Ensuite seulement, Stéphanie l’a pesé, mesuré et testé le minimum des réflexes de base, toujours à proximité complète, puisque nous étions ensemble autour de la table. Gardant ainsi le contact avec notre bébé que ce soit visuel ou par la voix.
  • Dès 6h après l’accouchement en maison de naissance, il est possible, si tout va bien, de rentrer chez soi avec son bébé. Pour un premier enfant, même si elles peuvent assurer un certain suivi quotidien à domicile, nos sages-femmes nous avaient préconisé de rester quelques jours à la maternité. Pour pouvoir se reposer et prendre nos marques avec bébé tout en étant guidés. Je reste pour ma part assez mitigée de ce séjour, mais ceci est une autre histoire…

Voilà, j’achève ici (et enfin me direz-vous!) ce long récit… En espérant ne pas vous avoir perdu et surtout vous en avoir fait découvrir un peu plus sur ce type d’accouchement.

De cette expérience ressort une gratitude immense envers Stéphanie d’avoir si bien su nous accompagner, dans le respect, la douceur, la confiance, l’amour… Un lien et une histoire qui se sont créés et resteront scellés dans notre mémoire et nos cœurs, en cette chaude et belle journée du 15 août 2016.

Si d’autres mamans souhaitent partager leurs expériences et leurs témoignages, maison de naissance ou pas, n’hésitez pas, je vous lirai avec plaisir. Et si vous avez des questions à ce sujet, je serai ravie d’y répondre !

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